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Levaisseaudor

Ecrire, marcher pour laisser une trace. Correspondances imaginaires entre des êtres improbables. l'art "appliqué" de la rencontre. Actualité culturelle pas forcément actuelle. carnets (extraits) poético-philosophiques Impressions de voyage à mille lieues ou ici même.

l'exercice du vide ou l'histoire du verre à moitié vide-SR

Le 18/06/09 1h25

R,

Oui c'est cela cette absence de chair, de mots et de musique : un vide habité uniquement de questions des
nuées de points d'interrogations,des doutes dissimulés apparaissant en plein jour, une confiance en soi chancelante.
Suis-je à moitié vide ou à moitié pleine, j'ai perdu tout sens, le sens tout court de mon corps d'abord.
Courir ce matin n'a jamais été aussi pénible, même pensé un moment abandonner, glisser au sol, laisser
enfin le physique dire, se plaindre à voix forte, m'incriminer, devoir me  justifier, perdre la face devant les
petits animaux, se laisser gagner par la facilité : renoncer. Parvenue en dépit du bon sens jusqu'à la source, j'ai posé
la paume de mes mains sur la surface fraîche et douce du petit bassin : le contact fut rédempteur! je touchais tes mains.
Tu t'en doutes j'ai donc fini par mâter la révolte des animaux du cirque aux étoiles, mais en y laissant quelques plumes.
Le voyage à NY a été éprouvant chaleur, bouchon de 5 km avec une arrivée sans espoir 5 mn avant la fermeture des
bureaux. Heureusement la secrétaire fut charmante me retrouvant par informatique les précieux documents conservés et classés. J'avais perdu la conscience de leur existence et pourtant ils l'avaient rempli mon existence un bon moment. 

    Bon j'ai décidé d'arrêter là ces recherches pré-historiques en compagnie des filles qui auraient mieux souhaité

se baigner, pédaler ou même se réfugier au frais dans la nouvelle médiathèque de notre village plus réussie espace enfants que celle des Images. j'ai donc posté mon dossier d'inscription. Le soulagement est à la hauteur des démarches pas évidentes.  Sans cette échappée intellectuelle, cette formation j'ai bien peur d'étouffer l'année à venir.J'ai LA nécessité de me fixer des objectifs pour savoir...plein de choses, comme qui je suis.

Les filles auront malgré tout beaucoup apprécié la traversée du campus avec les étudiants "en herbe", la visite furtive d'un amphi et la glace à la cafet; Nous avons fini la soirée par des courses pour l'école au petit hyper où j'allais étudiante et comme des princesses à un restaurant chinois où j'avais mes habitudes il y a plus de 25 ans. La patronne (la même) s'est prise d'affection pour les deux petites toujours étonnées qu'on remarque qu'elles soient d'origine asiatique. Elles m'ont confié que lorsqu'elles se regardaient dans le miroir, elles ne s'y voyaient absolument pas bridées mais avec des yeux ronds comme moi. Même entre soeurs; ce "déni" m'a touchée.
 Demain soir, je veux être au plus près, pour répondre aux questions qui depuis cette incursion dans mon passé, semblent émerger.
 
Ce matin au courrier une enveloppe de mon futur port d'attache (chouette ai-je naîvement pensé)... m'assénant 5 fois ma nomination à Rt! comique non? Quand on enfonce un clou, on ne fait pas de détail. Il faut frapper fort au même endroit, pour bien enfoncer...le clou.
Plus une réunion professionnelle...un mardi soir; Alors que j'ai toujours beaucoup mieux à faire les mardis soirs à cette heure là. Qui plus est!

Bon les animaux pour le numéro très difficile du "sourire" me sont restés fidèles. Je serai heureuse de
n' être pas forcément de l'avis de mes interlocuteurs, indifférente ou navrante mais heureuse une dernière fois de donner mon humble avis ; de parvenir à une solution la meilleure pour les enfants et la moins pire pour les maîtres.

Je suis, tu peux le lire, très bruyante après ce long silence; cette logorhée est salvatrice.
plus l'absence dure et perdure, parce que ce silence c'est aussi et surtout l'absence, plus l'angoisse monte sitôt les 24 h de plénitude et sérénité passées. Cette peur du vide se remplit alors de riens, de petits détails soudain plus importants voir pour la première fois visibles : la sensibilité étant à son plus haut niveau. Alors on construit sa journée autrement différemment et...patiemment. Oui j'apprends la patience par l'abstinence. Comme j'aime me plonger dans les mots de RIlke surtout. Toucher la nature, la sentir et souffrir...Rilke écrit que la tristesse, la souffrance sont de véritables muses pour le poète. Ces "exercices" sont solitaires, à la limite du masochisme; de cette absence on veut tirer l'incandescence, la flamme qui nous tient allumé, vivant et vibrant.Alors je te demande R, jusqu'où peut -on aller? jusqu'où pouvons nous mettre à l'épreuve ce lien qui nous tient? Jusqu'à quel niveau de tension, nos mains se tiendront encore? A quel moment, le lien d'un coup se rompera? N'existe-t-il pas un  moment où à trop se manquer on ne sache plus qui viser?  La même chose que le passage de la vie à la mort : comment est-ce possible?
Je nous veux sincères, nous disant nos pensées même les plus extrèmes car les plus secrètes, les plus intimes sur notre "construction".

Il nous faut l'analyser, la réduire à un objet de laboratoire afin de tenter d'expliquer l'inexplicable : la pensée greffée.
Je m'enroule à toi et t'écoute attentivement, uniquement, me berçant de toi.

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