VH, samedi 2 avril.10h30
Cynthia Fleury intitule son ouvrage La fin du courage. Un traité original qui explore bien au contraire toutes les pistes existentialistes et humanistes pour faire preuve de courage. Car le montrer ne suffit pas.Comme le dire vrai parrésiastique, je prends connaissance du faire vrai.Mais le courage sera toujours à faire et à refaire.
"Apprendre à tenir le courage comme on tient la douleur". D'où l'entraînement à l'effort, à l'endurance. D'autant qu'il n'y a pas jamais de victoire, pas de succés au bout du courage. Je ne vous cacherai pas que depuis cette lecture, je me suis à nouveau convoquée : je recours et concrètement je récris, les idées affluent, les liens se font et surtout j'ai la sensation après m'être posée de pouvoir bientôt tenter le fameux coup de talon Bachelardien.
"La vraie civilisation, celle de l'éthique, est sans consécration. Les cathédrales de l'éthique sont devant nous. Nous n'avons encore rien bâti. le courage laisse toujours du reste.C'est étonnant d'apprendre que parfois le monde et soi-même avons le même âge. Et dans cette époque sans courage, nous sommes encore tous naissants."C.Fleury
Je ne crois pas en la fin du courage car je crois en l'amour. L'amour c'est du courage. Se convoquer, se réunir à soi et non comme on pourrait le penser s'attacher à l'autre. Répondre à la question Qui suis-je? par Je suis là permet d'accueillir l'autre, l'avoir présent sans l'avoir.
Et puis, et puis se maintenir, braver le temps, en devenir maître en quelque sorte. La finitude nous donne l'accès à l'amour. Immortel, nous ne pourrions aimer et n'aurions donc aucune espèce de courage : la séance tenante (Jankélévitch), la présence à soi pour l'autre. La volonté solitaire par essence nourrit le collectif. La solidarité prend sa source dans un acte solitaire.
L'amour renait à la seconde où il meurt, parce qu'il dépasse l'homme. Je suis personne mais dans l'acte volontaire, je m'adviens, je suis. Pour le rester, je réitère à l'infini je t'aime. Je tiens parole. ON dépasse la simple promesse. Je t'aime, sénace tenante, hier, aujourd'hui et demain.
Alors je titrerais cet article en modifiant celui d'alphonse Allais : 2+2=5? On n'est pas des boeufs par 1+1=1, nous sommes des humains.
Sinon un peu d'humour pour finir sur un sujet difficile et qui reprend ma problèmatique quotidienne dans l'éducation : lutter contre le déterminisme et le scientisme.
Pierre Desproges : « Savez-vous seulement quelle différence il y a entre un psychotique et un névrosé ?
Un psychotique, c'est quelqu'un qui croit dur comme fer que 2 et 2 font 5, et qui en est pleinement satisfait. Un névrosé, c'est quelqu'un qui sait pertinemment que 2 et 2 font 4, et ça le rend malade. »
1+1=1 c'est encore différent. Ni psychotique, ni névrosée mais amoureuse? Ou les trois mêlés alors. J'assume. Je suis là.
sand
La fin du courage, Cynthia Fleury, Fayard, 2010.
Anna M film